GÂCHIS REYNOLDS
Suppression des 256 postes de production sur le site de l'usine Reynolds de Valence qui fabriquait les stylos REYNOLDS (filiale du groupe Newell Rubbermaid). Ce blog tient une chronique, depuis Septembre 2005, des évolutions constatées dans la société, de la fermeture de l'usine et de l'après. Pour surfer, utilisez Firefox, un bon navigateur libre ! Powered by Blogger Fil de news. Lien copier-coller dans votre lecteur de news. |
21 décembre, 2006C'est la mémoire qu'on assassine.
Un texte de Radical Libre. Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend, on se demande si on a vraiment fait ce qu'on a fait et si on a bien été celui ou celle qu'on croyait être ? Pourtant, si je me souviens bien, on s'en est bien occupé de ces moules, machines et équipements. Je dirai même plus, on les a choyé. Ces machines, elles nous en ont fait voir ; on en a fait des cauchemars. Des transformations bizarres se sont même opérées en nous : on se mettait à « penser » à leur place, comme pour mieux les comprendre...et parfois on réussissait là où d'autres avaient échoué. Nos sorts étaient liés : elles avaient besoin de nous, on avait besoin d'elles, c'est ce qui nous rendait si proches. On était fiers de s'afficher ainsi, bras dessus bras dessous quand finalement tout fonctionnait. On avait su se comprendre, et pourtant ça tourne pas toujours rond dans leur petite tête. Tiens, je me rappelle de ce moule, qui pleurait de tout son corps, si bien qu'il a fallu le passer à la moulinette de « l'arête de poisson » (c'est le nom de la méthode d'analyse 5M) : finalement, soulagement, c'était pas le cancer ! Une opération ciblée et il a été sauvé… Mais, au fait, t'es où ? Las, on t'a kidnappé une nuit, sans qu'on ait pu se dire au revoir. Ils ne savent même pas que tu es fragile et que tu n'aimes pas les chocs thermiques. Et ta cure d'US quand ton arthrose te taquine, est-ce qu'ils savent ? Sûrement pas… En fait, toutes ces heures passées à les choyer, ne nous ont pas permis de les sauver… de NOUS sauver. Un chirurgien qui, un jour, ne parvient pas à sauver son patient, a encore l'espoir de sauver les suivants. Il est toujours chirurgien, il a toujours un métier… il est encore Quelqu'un. Dans notre cas c'est différent : on ressent un échec et en prime on n'est plus spécialiste de rien. Pfft ! Le savoir faire s'envole avec les machines et emporte avec lui une partie de nous même = notre Métier. Et quand cela se fait à notre insu, ça revient à renier notre attachement aux machines, aux supports de notre savoir faire, et tous les soins qu'on leur a apporté. C'est comme renier le travail passé… C'est la mémoire qu'on assassine. Libellés : invites posté par
DiogenePasCynique le 21.12.06.
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